Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
le juif errant est arrivé

— Quoi ? il nous demande l’aumône, maintenant ?

— Hé oui ! fit le cocher, il dit qu’on ne réclame pas d’argent à un vieux saint, mais qu’on lui en apporte !

Nous passâmes au numéro 45.

Un épicier qui vendait du sel et des harengs — le sel n’étant autre que celui des tonneaux de harengs, ce qui peut vous donner un avant-goût des soupes ! — leva les bras en apercevant le fonctionnaire. Il devait avoir abattu, pour aujourd’hui, un certain galandage de briques murant l’entrée d’une pièce secrète. Lui niait, bien entendu, la pièce secrète. Il n’en avait jamais eu connaissance, sa femme non plus, son père encore moins. Si, du temps des Russes, d’anciens locataires avaient truqué le logement, en était-il responsable ? On lui demandait dix zloty pour faire une brèche dans ce mur : que le gouvernement polonais lui avance ces dix zloty et tout sera prêt dans quinze jours !

— Vous saisissez leur manière ? Nous venons exiger une dette, ils s’arrangent pour vous faire un emprunt !

Il devait quarante-cinq zloty au fisc. De sa porte, il appela des Juifs qui observaient sur le