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le juif errant est arrivé

polonaise, vont chercher la part juive. C’est avec cet argent qu’ils entretiennent leurs hôpitaux, leurs maisons de vieillards, leurs écoles, leur cimetière.

Leur commerce ne va que quatre jours et demi par semaine, à cause du fameux sabbat. Le gouvernement polonais ne les empêche pas de fermer le vendredi soir ni le samedi, mais il les oblige à chômer le dimanche.

— Voyez si nous pouvons être riches !

— Polonisez-vous, ne faites pas le samedi.

— Cela, jamais ! Nous ne voulons pas renoncer à notre culture, en quoi nous croyons profondément.

Et dans les rues on crie les journaux yiddisch.

Les rues chinoises ne sont pas plus magnifiques que les rues de Sion-Varsovie. Des amis, qu’un rien effraye, m’ont empêché d’acheter un pliant, que j’eusse installé, avec moi dessus, dans Nalewki. Aussi étais-je rompu, chaque soir, quand je réintégrais les quartiers bien pensants. La juiverie vit dehors. Oriental, ce peuple loge à l’orientale. L’été c’est encore mieux. L’intérieur est transporté sur les trottoirs. Tout juste si les enfants ne se font pas en plein vent. Mais l’hiver, c’est bien aussi. Ces éternels promeneurs pérégrinent