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le juif errant est arrivé

à faux col, que David II serait forcé de rameuter dans les quartiers centraux, ils désireraient être comme les Juifs d’Occident, c’est-à-dire Juifs de religion seulement. Mais ils ont beau dire : « Nous voulons nous séparer de ces sales Juifs galeux, de ces rabbins qui ne font que dormir, ne relever que de l’autorité polonaise », les Polonais ne le permettent pas. Alors ils en ont pris leur parti, et quand on les connaît, ils vous lâchent : « Évidemment, nous sommes des étrangers ! »

Pour le moment, les uns et les autres tâchent d’offrir le moins possible de laine à la tondeuse du fisc polonais. « Enfin, disais-je à l’un, rue Dzika, pourquoi ne voulez-vous pas que je vous photographie ? — J’ai peur de payer l’impôt, répondait-il, éclatant de malice. — Mais vous êtes riche ! — Quand un Juif est riche, il n’est plus Juif ! » Puisqu’ils sont des étrangers et que le budget polonais ne leur accorde que cent mille zloty, même pas de quoi ramasser les ordures, comment organisent-ils leur vie nationale ? Ils ont un petit gouvernement qui s’appelle la Communauté. La Communauté de Varsovie est dirigée par un triumvirat : un Juif orthodoxe, un Juif socialiste, un Juif sioniste. La Communauté lève les impôts juifs. Les agents du fisc polonais, après avoir touché la part