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le juif errant est arrivé

Cette tragique misère, les Juifs l’ont un peu voulue. Elle est leur œuvre. Non spécialement les Juifs d’aujourd’hui, mais les Juifs de toujours. Le Juif veut se garder indépendant. Dans ce but il choisit le rôle de commerçant. Il vend ! Il élèverait des poux pour en vendre la peau si la peau de poux était cotée ! Une ville pourrait-elle vivre qui compterait quatre-vingt-quinze pour cent de vendeurs ?

Certes, la Pologne les hait. Elle les a chassés de tous ses monopoles, elle les a rejetés de sa vie nationale, encore beaucoup plus que ne l’avaient fait les tsars. Mais la Pologne n’a repoussé que ce qui demandait à ne pas être assimilé. La Pologne ne veut pas être plus juive que les Juifs ne sont Polonais. Et comme la Pologne est la plus forte, les Juifs crient sous le poids. On les écrase, on les bâillonne, on les couvre de fumier, croyez-vous qu’ils demandent grâce ? Tendez l’oreille : ils gémissent. Que disent-ils ? Ils disent qu’ils sont Juifs ! Pilsudski ne peut pourtant pas céder sa place à Moïse !

J’étais sur le trottoir, rue Smoczej (rue du Dragon), prenant des notes. Un Polonais passe portant un seau d’eau. Il me balance son coude dans les côtes en criant : « Przecz z drogi psie przeklenty ! »