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le juif errant est arrivé

quer que nous ne commettrions qu’un méfait de droit commun et non un sacrilège. À ce prix, je fus autorisé à faire le malfaiteur. D’ailleurs, il fut convenu que nous replacerions le cylindre à la nuit. Et j’emportai le doigt de zinc.

Quoi de plus utile aux voyageurs que les hôteliers ? J’ai pour eux une vénération sans nom. Si l’on pouvait les reconnaître dans les rues, je tirerais mon chapeau à chacun. Sonnez n’importe où, à six heures du matin, et vous entendrez les insultes sortir de la fenêtre. En tombant sur nous, hommes de glace, elles nous eussent certainement cassé quelque chose.

L’hôtelier de Transylvanie nous ouvrit gracieusement sa maison. Cependant il devait être alcoolique ; comme café au lait, il nous apporta un bocal de pêches à l’eau-de-vie ! On s’attabla.

Le cylindre contenait un morceau de papier vingt fois plié. J’ouvris la feuille et l’écriture apparut : de l’hébreu. C’était le premier petit déjeuner que je faisais avec de l’hébreu et des pêches à l’eau-de-vie ! Voilà ce que Ben traduisit :

« Crains, Israël, l’Éternel, notre Dieu, qui est un. Loué soit le nom, la puissance de son royaume par-dessus tout et éternellement.