la fête recommence. C’est ce que l’on appelle un pogrome modéré. Et vive la Roumanie !
Dans la deuxième forme des pogromes, on tue, on lynche. Prenons les années 1918-1919. À Kiev, les soldats des bandes ukrainiennes arrêtent les Juifs dans les rues, les dévalisent et les fusillent. Pendant dix jours, les soldats de la mer Noire campent à la gare de Bobriuskaïa, ceux du régiment de Petlioura à la gare de Sorny, les cosaques ukrainiens aux gares de Fostov, de Poste-Volinski, de Romoday, de Kazatine, de Datchnaie, de Bakhmatch… Les Juifs trouvés dans les wagons sont déshabillés, battus et tués. À Bakhmatch, le sang inonde les quais.
À Berditchev, le 4 janvier 1919, la compagnie de la mort débarque. Les Juifs rencontrés à la gare sont tués. La compagnie gagne la ville. Les vieillards sont cinglés à coups de cravache. L’incertitude peut régner devant les enfants : le type, souvent, n’est pas très accusé ; les compagnons de la mort demandent : « Youpin ou non ? » Le Juif est