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le juif errant est arrivé

Le sang de la jeunesse est prompt. Les étudiants n’attendent pas d’être dans la rue. Ils ont dans la salle un Juif sous la main, Alexander Flescher, un journaliste qui fait son métier à la table de la presse. C’est une aubaine. Ils l’assomment.

Puis ils gagnent les rues. Ils sont cinq mille. Par groupes de vingt-cinq à trente, ils envahissent la ville. Les Juifs trouvés dans les tramways sont jetés à terre, le tram en marche. Tout passant, même celui qui n’a ni l’habit ni la barbe, mais un peu d’Israël au milieu du visage, est rossé. Ils visitent les cafés, les restaurants, et vident à coups de botte les consommateurs non chrétiens. Des équipes, armées de marteaux et de gourdins, défoncent les vitrines des magasins juifs. Logés chez les habitants, c’est-à-dire chez les Juifs, ils poussent leurs hôtes hors de chez eux. Enfin la ruée vers les synagogues. Tout est brisé à coups de hache. Ils s’emparent des livres saints et des « fiancées couronnées ». Ils les déchirent, les marquent d’ignominie, les transportent triomphalement sur les places publiques, y mettent le feu et dansent autour de l’incendie en bénissant les flammes. La police, les gendarmes montés veillent sur les saturnales.

Le congrès terminé, les étudiants s’arrêtent à Cluj, à Ciucca, à Hucdin, à Tirg-Ocna. Partout