Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
le juif errant est arrivé

feld d’un geste, me désignant toute la montagne :

— C’est partout pareil, dit-il, et même pire ! Ils sont plus de cent vingt mille dans cet état ! Rien à faire, rien ! Ils ne peuvent s’en aller, ils ne parlent que yiddisch, et vous savez bien que la langue est la véritable frontière !



Nous avons déposé le Juif errant à Novo-Selitza. Auparavant, sur notre demande, il avait tiré sa fortune de la poche de son caftan : une couronne quarante, cinq sous or, exactement ! Maintenant, il gravissait une côte toute blanche. Je le suivis longtemps des yeux. Le dos courbé, sa double besace à cheval sur sa maigre épaule, solitaire, il reprenait son chemin, aimant et craignant Dieu.