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le juif errant est arrivé

est perdue dans la neige. On pousse la porte. Le lieu est vide. Un grabat. L’homme que nous cherchons doit être en train de marcher comme tous les autres. Mais voici son histoire. Il a tué son frère. Les tribunaux tchécoslovaques l’ont jugé légalement. Il a fait trois ans de prison. La peine subie, il est revenu au village. Alors, la justice du rabbin se leva. Devant la communauté réunie à la synagogue, l’anathème tomba sur la tête du coupable. Le rabbin le condamna à quinze ans de solitude. Depuis, il habite ici, loin de la dernière maison. Il y a de cela cinq années. Personne ne lui adresse plus la parole. Quand les Juifs le rencontrent, ils se détournent. Ben dit qu’il a l’air d’un chien tendant le museau à tout le monde pour se faire délivrer de la muselière.



Le Juif errant n’était pas l’ennemi de la locomotion à essence. Il ne descendit pas une fois de la voiture. À Ternovo, où nous restâmes quatre heures, il demeura quatre heures sur le coussin.

— Ben, demandez-lui ce qu’il peut vendre dans ces pays ? Personne ne possède un liard.