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LA CHINE EN FOLIE

par les recruteurs, est enrôlé dans les armées de l’empereur de Chine. On lui met des chaussures, on lui passe une tunique. Ça le gêne. Il déserte.

On le traque. La maréchaussée bat la campagne, forçant ses pareils. S’il est pris, il perd la tête pour l’exemple. Il fuit et tombe près de Nuzian, dans la ferme Saint-Joseph, que tiennent les sœurs de la Providence, françaises, saintes filles et hautes âmes.

Il dit que ses ennemis sont à ses chausses, supplie qu’on le cache. On le cache. Il devient domestique, trait les vaches, va au puits. Deux semaines passent. L’hospitalité chrétienne touche à sa limite. On va le renvoyer. Il implore.

— Alors, fais-toi catéchumène.

Va pour le Christ ! Il se fait catéchumène.

On lui apprend les prières apostoliques. Son triomphe est le Credo. Il le chante comme un refrain de café-concert, en tondant les moutons. Mais les guerres ont toutes une fin. Il le faut pour qu’elles puissent recommencer ! Et les gendarmes alors disparaissent des routes. Tsang sait cela. Il flaire. La voie est libre, il détale plantant là son salut éternel.

Il revient dans son pays, à Newch-Wang. Il a vingt-deux ans, c’est le bel âge pour choisir une