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UN REPORTAGE EST UN REPORTAGE

Ici nous ne parlons que pour les hommes qui ont l’habitude de changer de lit. Les autres ne nous entendraient pas.

Je m’éveillai l’après-midi dans cet état de béatitude bien connu des voyageurs au long cours.

Où étais-je ? Au Caire ? À Tokio ? À New-York ? Temps délicieux où l’on ne sait plus où l’on vit ! La mouette saurait-elle dire sous quel degré de latitude se trouve la vague qui la berce ?

Au souvenir de ces moments je comprends les gens qui boivent, qui jouent, qui se droguent. Ils doivent connaître des instants qui s’apparentent à ces instants. Mais j’en tiens encore pour les miens. Ne pas savoir où l’on respire, n’est-ce pas être déjà un corps glorieux ?

J’ouvris la fenêtre. Je vis que dehors tout était dégoûtant. Je me rappelai que j’étais en Chine.