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LA CHINE EN FOLIE

déchaîné. (Que les puits sont étroits ! Qu’elles doivent avoir de petits corps !)

Dans le Maomingan, à huit cents kilomètres de Pékin, au centre de la boucle du fleuve Jaune, sur la ville d’Honrato, naguère les bandits s’abattent. Ils enlèvent des femmes. C’est généralement une marchandise de bonne rançon. Ils les soupèsent. À leurs yeux, l’une vaut cent dollars. Ce n’est pas qu’elle possède une jolie petite bouche en forme de cerise, mais le mari est riche. Hélas ! le mari n’est pas seulement riche, il est mufle aussi. Je veux dire qu’il aime autant son coffre que sa femme. Il vient trouver le chef :

— Je suis pauvre, dit-il, voilà ce que je puis faire : cinquante dollars.

— Bien ! dit le chef qui empoche, moi je suis pour la justice, avance.

Il ouvre une porte, les otages sont alignés.

— Où est ta femme ? Celle-ci ? Parfait.

De son sabre, il la coupe en deux.

— Voici ta part, quand tu rapporteras cinquante dollars, tu auras l’autre moitié.

Ailleurs, par un jour de haute débauche militaire, les notables de la ville promise au sac n’avaient rien voulu savoir. Chacun avait enterré