Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.

244
LA CHINE EN FOLIE

tournait, demandant ce qu’il fallait faire. Je lui répondais : Allez !

On n’entendait rien.

Je suivais la ligne de chemin de fer Pékin–Tient-Sin. Le combat se livrait sur cette voie. Je finirais bien par tomber sur lui.

Je lisais ma carte. Ce village où j’arrivais devait s’appeler Hiang-Che-ting. Il était désert, les portes des maisons ouvertes. On avait fui sans se retourner. Il ne restait qu’un chien qui nous regarda.

De gros caractères chinois étalaient sur les murs leur pâte d’encre, fraîche encore. L’interprète me dit que cela signifiait : « Fuyez ! » Les caractères avaient été posés un peu haut et le chien n’avait pu lire !

Dans l’une de ces maisons abandonnées, une veilleuse brûlait devant les tablettes de la famille. Il ne restait de l’huile que pour une heure au plus.

On n’entendait rien toujours.

Je continuai. Cinq ou six lis plus loin, une masse noire. C’était plus de cent Chinois et Chinoises. On arriva sur eux. Un bœuf traînait un antique char rempli des hardes communes. L’auto effraya la bête qui voulut gagner le champ. Le char bascula sur les bas-côtés. Cette dernière fortune