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LA CHINE EN FOLIE

— Tsang-Tso-lin n’a gardé que dix pour cent comme pourboire, c’est régulier, fis-je.

— Quoi, s’écria Pou, que dites-vous de Tsang-Tso-lin ?

— C’est une dépêche de Moukden.

— Moukden ? Il a quitté Moukden ?

M. Pou s’agitait, pris subitement de grandes douleurs d’entrailles.

— Il arrive ! criait-il. Il est là !

Une idée humanitaire illumina mon esprit.

— Pou ! dis-je, réjouissons-nous. Tsang-Tso-lin renonce à sa guerre. Il rappelle ses troupes qui déjà étaient à Tientsin. Et tout est fini avant d’avoir commencé.

Gnafron porta la main à son cœur : il rebat ! dit-il.

— Pas d’égoïsme ! Voyez vos compatriotes comme ils sont dignement terrifiés. Courez dans ce mardi gras. Répandez la nouvelle. Dites qu’elle est officielle. La joie doit être unanime !

Ce fut fait instantanément. De loin, Pou me montrait comme la preuve vivante de la délivrance. Et moi, victorieux, je brandissais ma dépêche. Tous les Chinois furent bientôt autour de ma table. Un secrétaire de la Belgique accourut à