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LA CHINE EN FOLIE

Vous défaillez, la sueur au front. Vous vous asseyez sur le rebord du trottoir. Mais on vous frappe sur l’épaule avec un bâton. C’est un grand démon d’Hindou, uniforme bleu, turban rouge, barbe noire. Vous sursautez. Quoi ? dites-vous, serais-je aux Indes ? Non ! Vous êtes dans la concession internationale. C’est le policeman anglais.

Je ne dois pas rester là. Je gêne le trafic. Bon, je m’en vais. Je marche. J’ai toujours peur pour mon argent. Je marche, les yeux à terre. Tudieu ! Voilà maintenant que c’est écrit sur le bitume, en mosaïque : Banking, Bank, Banque, Banco. Je cours. Mais un petit policier jaune m’accroche. Pour courir c’est que je me suis mal conduit. Du moins il le pense. Incroyable, dis-je, je suis revenu à Tokyo, sans m’en apercevoir. Non ! j’erre seulement dans la concession japonaise. Je crie : « Vive le Mikado ! » On me relâche.

Je vais. J’ai juste l’argent nécessaire pour continuer mon voyage. Si je ne sors pas de cette ville infernale, les banques vont me le prendre sous prétexte de me le changer. Je connais le jeu. Voilà six mois qu’elles me font le coup. Après je serai forcé d’en appeler à mon consul et il me rapatriera à fond de cale, comme les veaux frigo-