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LA CHINE EN FOLIE

— On n’a pas de femme. J’ai même pas de mère. As-tu une mère ? toi, le Toulonnais ?

— Oui, j’ai une mère.

— Alors, Chinois, installe ta boîte. C’est pour sa mère. Sans blague ! vous payez la séance ?

Et je sortis en leur compagnie.

— Eh bien ! fit le soldat qui parlait, on peut aller chez les Coréennes !

C’était derrière le quartier tartare. Il fallait sortir de Chien-Men et gagner Hata-Men. Quatre rickshaws nous emportèrent. À Pékin, la moitié de la population traîne l’autre ! D’un trou de lumière nous étions tombés dans un trou d’ombre. On passa devant les pylônes de la T. S. F. On franchit un sale ruisseau qui puait la nuit comme il pue le jour et qui s’appelle la Rivière des Parfums. Les coolies coupèrent par le quartier des Légations. Quoique la plante de leurs pieds n’ait plus rien à voir, depuis longtemps, avec la sensibilité, ils prennent toujours par « les légations », disant que c’est mieux pavé. On longea la caserne des marsouins. « Emmanuel ! crièrent-ils à la sentinelle, fais bien intention que le commandant ne découche pas ! » Ce fut la fin de ces sombres couloirs publics. On piqua sur la ville jaune. On la laissa à notre gauche. Il faisait noir