Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

153
LA CHINE EN FOLIE

qu’elles n’en seraient pas là, s’il y avait un gouvernement !

— Alors, m’écriai-je, où réside l’anarchie qui, selon tout bon esprit, dévore la Chine ?

— L’anarchie réside dans le cerveau des hommes de ton espèce, répondit toujours le plus âgé. Vous vous figurez, en Europe, que vous détenez la vérité. Parce que chez vous vos pays ont un gouvernement à leur tête, vous croyez d’abord que c’est le gouvernement qui fait marcher le pays, ensuite que tout autre pays, pour fonctionner, doit avoir comme le vôtre un gouvernement. Confessez ici votre erreur. Si les bolcheviks qui, eux aussi, cherchaient un nouveau système, nous avaient imités, il y a longtemps, avec le bruit qu’ils ont fait, qu’ils auraient conquis le monde. Eux ne se sont pas contentés de démolir, ils ont voulu reconstruire. Ce fut leur faute. Nous, nous n’avons plus rien : ni suffrage universel, ni suffrage de classe, ni soviets, ni gouvernement, ni députés, ni commissaires et quant à la caisse de l’État elle est sèche comme une figue de trois ans. L’État est mort, mais le pays vit. Jamais le pays n’a mieux vécu que depuis qu’il n’y a plus d’État.

— Permettez…

— La vie a plus d’entrain que jadis. Le parti-