LE FESTIN OU L’ÉLOGE DE L’ANARCHIE
Ce soir, quatorze Messieurs m’invitaient à un festin. Les journalistes chinois, séduits par l’air sérieux que j’apportais dans mon travail, avaient décidé de m’avoir, aux lumières, autour d’une table de premier choix.
Une heure avant le rendez-vous, je fis monter au 518, des œufs, du jambon, un demi-kilo de filet de bœuf, quelques desserts, et je me mis à manger. Ainsi doit procéder tout bon Européen avant de se rendre à un grand dîner du cru. Après cela, je gagnai le restaurant.
C’était derrière la porte de Chien-Men. Vous la connaissez. Vous n’êtes jamais venu à Pékin, mais il n’est pas nécessaire d’avoir été à Londres pour se faire une idée de Westminster, ni à Paris pour se représenter la forme de la tour Eiffel. Chien-Men est cette porte… mais ne la décrivons pas.