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LA CHINE EN FOLIE

lui en avait fait quelques autres, lui apporta un câble réfrigérant : « Allez Moscou. »

Il alla.

À découcher dans ces proportions, une étonnante maladie avait atteint Aigues-Mortes : il ne pouvait plus contempler deux jours de suite sa figure dans la glace de la même armoire. Repassant une fois par Paris, la seule vue de son appartement le plongea dans une inguérissable mélancolie. Il vendit ses meubles qui jusqu’ici lui avaient été si fidèles. Il donna congé et, pour tromper l’attente, il élut domicile à Terminus Saint-Lazare, d’où il pouvait, de sa fenêtre, voir des taxis chargés de bagages, tandis que, par la lucarne de son cabinet de toilette, entraient les chers appels des sifflets de locomotives.

Ce fut plus tard, six mois après, qu’il reçut la révélation de la détresse des retours. En général, les gens pleurent et s’effondrent aux départs. Ce sont de faux voyageurs. Ils font partie de cette catégorie de malheureux qui mettent une semaine à boucler une malle ! C’est quand on rentre que la lèvre est amère et le cœur dans le brouillard !