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Elle a sept mètres de long et un de large. Nous sommes sept dedans. Il fait noir. Nous longeons la forêt vierge. Soudain, comme sur un ordre, les moustiques nous attaquent furieusement.

Deverrer, qui est jeune, geint sous la souffrance. « Silence, ordonne Menœil. Ce n’est pas la peine d’avoir échappé aux chasseurs d’hommes pour les attirer maintenant à cause de deux ou trois moustiques. »

Le jeune se tait. Et alors commence la chasse, qui durera jusqu’à l’aube. On se caresse sans arrêt la figure, le cou, les pieds, les chevilles, de haut en bas, de bas en haut, dans un continuel mouvement de va-et-vient. Et à pleines mains on les écrase. Ils sont des millions contre nous, vous entendez, oui, des millions ! J’en ai écrasé neuf heures de suite, et plus de dix mille contre ma peau, pour mon compte !