Il cause avec moi, en bon français. Je lui raconte mon évasion. Alors, il fait apporter de la limonade et, lui assis comme un pacha, moi couché comme une princesse d’Orient, je parle, et il m’écoute quatre heures durant — non sans trinquer de temps en temps.
Je suis tout à fait ahuri.
Après, il me dit :
— Je vais vous faire conduire à la Cadeia de Sao-José. On y est beaucoup mieux.
Je pars à pied, sans menottes, fumant les cigarettes de la préfecture.
Le lendemain, le préfet vient me voir. Pendant les huit jours que je reste là, il me rend visite quatre fois. À la dernière, il me dit :
— Vous serez mieux dehors. Voici ma carte, vous êtes libre !
Et je sors avec lui.
Je reprends mon travail ! Je réoccupe mon logement, je m’installe à ma pension. Tout le monde me reçoit avec enthousiasme.