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milreis neuf cents. On en pleurerait. On n a pas de quoi prendre le train !

Des gens s’approchent, viennent nous voir, comme autrefois on allait regarder les macchabées à la morgue. On leur vend notre plan. On trouve toujours à vendre ça, au dernier moment ; c’est si peu ordinaire ! Une femme meilleure que d’autres nous achète des bananes.

Nous comptons l’argent. Il y a de quoi ! Quatre heures arrivent. Nous montons dans un wagon. Des banquettes ! On s’assoit, un peu hallucinés par la souffrance et la faim.

Des marchands de gâteaux font circuler leurs paniers. Tout le monde mange. Nous nous tenons raides et dignes et regardons par la portière pour ne pas voir les pâtisseries.

Douze petites stations dans la forêt amazonienne. Puis Belem !

L’Autre vit encore.