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EN ERRANT


« Au cours de ces beaux soirs,
« Je brille, sans éclat, pour les femmes passées
« Et leurs regrets,
« Pour leurs regrets et ceux de tout le monde.

— Bonne lune !

« — Quand je suis rouge, et que les cieux sont basanés,
« C’est au nom des fureurs animales qui grondent
« En des corps indisciplinés
« Que je brille.
« C’est pour la chair :
« Celle des prisonniers que le veuvage étrangle
« Et qui ne peut jamais, jamais être étranglée ;
« Celle des jeunes filles,
« Cette chair aveuglée
« Que le Malin tourmente au sortir de son œuf,
« Et que l’Ange Gardien, désespérément, sangle
« Jusqu’à qu’en mourant elle ait fait le corps veuf.
« C’est pour le sang :
« Celui de l’innocent
« Et des guillotinés,
« C’est pour le sang en général
« Et les damnés.
« Lorsque les cieux sont basanés :