Page:Londres - L’Âme qui vibre, 1908.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
EN ERRANT


Elle est, paraît-il, avenante,
Stilla ne m’en dit que du bien ;
Puis, elle est presque ma parente,
Sa chatte est la mère du mien.

Puis elle est presque mon amie
Puisqu’elle est belle, et jeune, et fraîche, et que je suis
Un être encore plein de vie.
Devant les femmes vraiment belles. J’ai des nuits
En plein jour, des jours sous la lune
Pour les aimer, les promener suivant leur temps ;
J’ai l’une et l’autre, l’autre et l’une
Suivant leur jour, puisque mes paonnes ont leurs paons.
C’est que je les compte nombreuses
Les femmes que mon bras sentit peser sur lui !
C’est que j’en sais des amoureuses
À qui j’ai, sans remords, menti tout une nuit !
C’est que j’en connais des terrasses
Où, pendant qu’en riant je guettais leur mari,
Mes amantes prenaient des glaces !
J’en ai vécu de ces soirs-là ! (J’en ai bien ri)
J’en ai baisé des lèvres teintes !
Et j’en rencontre encor qui m’offraient leur deux seins,
Qu’on aurait prises pour des saintes !