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FLORISE

I

Le long de la grand’route où je me suis perdu,
J’ai semé, comme un lis, une fillette blonde.
Ses yeux noirs sont si grands, que, l’autre jour, j’ai cru
En en faisant le tour, faire le tour du monde.

Je la nomme Florise. Et si j’aime ce nom,
C’est qu’il rappelle bien, autant qu’on en convienne,
La douceur de ma mère et celle de la sienne.
Et que Florise est à lui seul une chanson.

File a le corps plus blanc et plus fin que l’ivoire ;
Elle est petite, si petite, que je crois
Qu’elle ferait un couple avec mon petit doigt.
File est petite, je vous dis, à n’y pas croire.

Je ne sais pas ce que plus tard elle sera,
Mais à deux ans à peine elle est grave déjà.