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XI

TOUSSAINT

C’est le jour où tous ceux qui sont restés debout,
Vers ceux qui sont couchés, s’en vont les mains fleuries.
Le jour où l’on va voir des tombes bien garnies,
Et non les en-allés qui dorment au-dessous.

Je n’irai pas la voir, pendant ce jour, la mienne.
Pour s’aller promener, il est d’autres jardins.
Je laisserai couler le flot des citadins,
Qui, de ce jour, ont fait une fête païenne.

C’est la fête des morts, dites-vous ? Mais c’est faux !
Mais c’est faux ! car les morts n’auront jamais de fête !
Car c’est vous, les vivants, qui la leur avez faite,
Afin de vous offrir un passe-temps nouveau !