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L’ÂME QUI VIBRE


II

Ta voix, ta bonne et douce et pauvre voix me vient
Du ciel ! Où donc est-il, alors, le ciel ? Au faîte
Des horizons, ou bien simplement dans ma tête ?
Ou bien simplement dans la Bible du chrétien ?

Où donc est-il ? Où donc est-il ? Et qu’est-ce enfin ?
Qu’est-il ce beau séjour où règne mon amante ?
Ce séjour où chacun vit heureux sous sa tente
Servi par un valet qu’on nomme séraphin.

Oh ! dites-moi, Seigneur, où se dresse l’hôtel
Que vous nous réservez au terme de la vie !
Dites-le moi, Seigneur ! car je meurs de l’envie
De revoir mon amante au pays éternel.

Faut-il un grand voyage, et faut-il être pur
Pour se mettre en chemin vers la terre promise ?
(Ô Seigneur, si j’implore ainsi votre entremise,
C’est que, de par moi seul, de rien je ne suis sûr.)