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L’ÂME QUI VIBRE


I

Ton corps est enroulé dans le drap de lin blanc,
Mais ta voix est sur terre et chante à mes oreilles.
Ne l’écoutez-vous pas qui rôde dans mes veilles
La voix qui m’a bercé trois ans comme un enfant ?

Je la reconnais bien, allez ! sa pauvre voix ;
Et comment pourrait-on, d’ailleurs, ne pas entendre
Une voix qui savait si doucement vous prendre
Et qui parlait de gloire et d’amour à la fois ?

D’où peut-elle venir ? Est-ce de son caveau ?
Ou bien des souvenirs gardés en mon armoire ?
Est-ce du ciel ? ou bien plutôt du purgatoire ?
Du purgatoire ? Oh ! non ! son séjour est plus haut.

Son séjour est celui du Père et de l’Esprit,
Elle grossit là haut le nombre des colombes ;
Elle doit être reine au pays d’outre-tombes,
Et la première assise auprès de Jésus-Christ.