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PROLOGUE

La mort vient d’emporter dans un coup d’aile altier
La moitié de ma vie.
Depuis je cherche en vain pourquoi l’autre moitié,
Ne l’aurait pas suivie.

Pourquoi l’autre moitié, dans un amour dévot,
Près de sa sœur jumelle,
Ne serait pas allée au calme du caveau
Dormir à côté d’elle.

Pourquoi je suis resté comme un oiseau sans nid
Dans ma chambre sans femme,
Et pourquoi mon corps seul n’a pas vers l’infini
Accompagné mon âme.

J’aurais dû, quand je vis dans la fosse au repos
Descendre ma jeunesse,
Faire un pas et glisser moi-même sans un mot
Auprès de ma maîtresse.