— Au conseil de guerre, vous vous êtes fait entendre ?
— Oui, j’ai dit : je ne suis pas Ivan Vassili. Alors, le président a dit : « Mais c’est bien vous qui vous êtes précipité sur le sergent ? »
» — Oui, c’est moi. »
Alors, cinq ans de travaux publics.
D’autres détenus attendaient leur tour. Ils avaient écouté l’histoire.
— Ce sont des choses qui se passent ? demandai-je à la ronde.
L’un d’eux s’avança, salua, et dit :
— Pour moi, c’est tout pareil. Marseille, l’homme en uniforme, le fort Saint-Jean, le bateau, puis le 1er étranger. On dit que je suis Danaïloff, déserteur de la Légion étrangère. Je suis Stepane Atarasoff, Bulgare.
Je priai le photographe de prendre ces deux hommes. Constantinidis Ionès se mit au garde à vous devant l’appareil, et tandis que mon compagnon opérait, le Grec d’Angora lâcha une fois encore :
— Je ne suis pas Ivan Vassili.
Comme si la plaque allait pouvoir le répéter au monde…