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Il sortit dans la cour en disant : « Pour n’avoir pas voulu me laver les pieds, je perds ma fiancée ! »

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Complices de faux monnayeurs, receleurs, escrocs, bref, la clientèle des maisons centrales fournit le lot de Mers-el-Kébir. On y trouve aussi des citoyens qui ne viennent pas des cours d’assises. Ces citoyens-là ne sauront jamais pourquoi ils sont allés aux Exclus. Et je ne le saurai pas davantage qu’eux-mêmes. Mais tous sont des individus pleins de variété, encore qu’ils ne soient guère que de l’espèce des gens de ville. Deux d’entre eux, le dimanche, après avoir assisté à la sainte messe, gagnaient ces mois derniers la route en corniche. Ils arrêtaient les autos, pillaient les maris et bécotaient les femmes. Par contre, un autre exclu passe depuis un an, chaque matin, à la caisse du dépôt. On lui donne cent francs, deux cents francs, il prend le tram, va à Oran, fait les achats et, à dix heures tapant, son sac au dos, réintègre le fort espagnol. Ils sont de tous les âges, de vingt-cinq à quarante-cinq ans.