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CHEZ LES FOUS

acompte sur ce que j’ai dépensé pour trouver votre adresse. Merci. Au revoir.

Le lendemain, il était assis sur la septième marche de mon escalier.

— J’ai réduit, dit-il, quatre heures me suffiront… la plus grosse affaire de l’époque. Vous allez comprendre pourquoi certains bateaux coulent au port, pourquoi des religieuses de Constantinople ont injecté la peste noire à ma petite fille blonde, pourquoi ma splendide épouse, belle comme la vierge de Kazan, fut enlevée à Sofia au son de l’accordéon…

— Au revoir !

— Au revoir ! Donnez-moi dix francs, vous ne m’en devrez plus que dix-sept.

Pendant une semaine, on ne vit que lui dans l’hôtel. Il jetait la panique à tous les étages. On ne l’appelait plus que mon fou. Le portier me dit : « Rendez-lui ses dix-sept francs et qu’on ne le revoie plus ! » Sous ma porte, je trouvais des mots ainsi conçus : « Vous refusez de faire votre fortune et celle de votre journal, les Français seront toujours les Français. Un escroc génial, fort comme Napoléon met en coupe l’Occident et le proche Orient. J’ai son nom. » Il apporta,