Un homme a tenté cette révolution, le docteur Toulouse.
Depuis son avènement, le citoyen a droit aux troubles du cerveau tout comme aux rages de dents. D’ordinaire, on dit à ce citoyen : « Nous allons d’abord vous interner, ensuite, on vous examinera. » Toulouse lui dit : « Je vais d’abord vous examiner, ensuite je vous soignerai pour que vous ne soyez pas interné. »
Toulouse a lutté trente ans contre les pouvoirs publics. Alors on lui a donné un petit coin à Sainte-Anne, où fonctionne son « innovation ». Les pouvoirs publics ne parlent maintenant que de l’histoire du docteur Toulouse. Quand on leur dit :
— Qu’avez-vous fait pour les fous ?
— Vous ignorez donc le service ouvert de Toulouse ? répondent-ils.
Le Service ouvert de Toulouse est à Paris. Il est unique. Il en faudrait dix dans la capitale. Il en existe un autre à Bordeaux. C’est tout. Tout hôpital de France devrait avoir son quartier des maladies mentales.