Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
CHEZ LES FOUS

l’entourage est conciliant, de plus fous demeurent en liberté.

Un médecin n’a qu’une conscience, en revanche on lui donne cinq cents malades.

Les bouviers mènent bien jusqu’à cent bœufs !

La folie est semblable à ces chapeaux de prestidigitateurs, qui ont l’air d’être vides et d’où l’artiste extrait sans effort, cent mètres de ruban, une valise, un bocal de poissons rouges, deux poules de Houdan et la tour Eiffel, grandeur naturelle !

À quel moment un aliéné cesse-t-il d’être aliéné ? Là, nous entrons dans un brouillard de poix. Deux psychiatres se disputant un malade prouveront chacun avec évidence, l’un que le malade est sain, l’autre que le malade est fou. C’est un pic de la science encore mal exploré. Comme le sommet de l’Himalaya, on sait qu’il existe, personne n’y est encore allé.

Des internements qui, au début, sont légitimes, cessent de l’être par suite de l’évolution de la maladie.

Comment savoir qu’un fou n’est plus fou puisqu’on ne le soigne pas ?

Dans un asile, un malchanceux est resté quatorze années en cellule ! Oubli ? Entêtement ?