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CHEZ LES FOUS

homme victime d’un mauvais coup se dresse et s’écrie : « Ma femme a voulu se débarrasser de moi pour vivre en paix avec son amant », cet homme, d’autorité, est un persécuté. Ce qu’il avance est exact. Il suffirait d’un tour dans la ville pour vérifier. On ne fait pas ce tour. L’homme, toutefois, ne présente pas d’autres symptômes de folie. « Écoutez, dit le docteur, reconnaissez que vous n’êtes pas persécuté par votre femme et je vous relâche. » Le client devrait reconnaître. Il est têtu. Il tient à la vérité. « Ma femme me persécute, dit-il, et je ne sors pas de là. » Il ne sortira pas de l’asile non plus.

Voici un fait. Mlle Berger a soixante-dix ans. Elle ne donne plus aucun signe de dérangement. Le docteur ordonne sa sortie. Mais la malade commet l’imprudence de dire : « Je ne partirai que dans quelques jours, j’ai écrit à ma mère qu’elle vienne me chercher. Je l’attends. »

À soixante-dix ans on n’attend plus sa mère. Mlle Berger n’est donc pas guérie. On remet en observation cette aïeule qui joue à la petite fille.

Mais Mme Berger mère arrive à l’asile.

— Pas d’erreur, fait le docteur, la mère existe.