L’opiomane est le plus à plaindre des toxicomanes.
On peut, pour priser, se fourrer les doigts dans le nez à tous moments.
Il ne faut qu’un coin de hasard pour se piquer la cuisse avec passion.
L’amant de la drogue, lui, est un esclave méconnu.
Le cocaïnomane et le morphinomane sont mobiles : c’est le 75 de campagne.
L’opiomane c’est l’artillerie lourde ! Il lui faut divan, natte, lit ou couchette. Une petite lampe, de l’huile, un pot de drogue, une aiguille à tricoter et un bambou qui, pour être tabou, doit avoir trente centimètres d’un bout à l’autre bout.
Un opiomane est une espèce de cul-de-jatte : il ne peut guère sortir de son quartier. Cependant, installé dans une cabine de première classe il fera le tour du monde si vous le voulez. Mais s’il va de Paris à Nice sans escale, c’est une affaire considérable.