phine, est prêt à s’affaisser où il se trouve comme une vieille serviette tombant de son clou.
En Indochine, cela s’appelle « être niën ».
La première fois que je vis un homme « niën », ce fut à Saïgon.
J’étais avec un camarade à qui je voulais du bien.
— Tu m’écoutes, lui disais-je, tu vas procéder ainsi et tu gagneras cent mille francs.
Le camarade ne m’écoutait pas. Il défaillait.
— Ne t’émeus pas de la sorte, fis-je, tu ne les as pas encore.
Les yeux du camarade pleuraient.
— Qu’as-tu ? lui dis-je.
— Je suis « niën ».
— Qu’est-ce que tu es ? demandai-je.
Mais le compagnon sauta dans un pousse, gagna sa chambre, se jeta sur son lit, s’empara de sa pipe comme s’il montait à l’abordage et, claquant des dents, prépara sa petite cuisine.
À la troisième pipe, il ressuscitait.
— Maintenant, me dit-il, tu peux continuer de vouloir faire ma fortune.