Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
CHEZ LES FOUS

signes. Je disparais dans un pavillon. Mlle Escan m’attend.

Cela sent bon, ici.

Dans un salon une jeune fille est debout. Son attitude est celle qu’elle aurait, en dansant une gavotte. C’est une D. P., une démente précoce, et sa folie est à forme de maniérisme. Elle vient au-devant de moi, glissant en cadence. À plusieurs reprises elle corrige d’un mouvement de pied une traîne imaginaire qui la suit mal. Son bras droit levé fait une anse. Son petit doigt, qu’elle affecte de détacher des autres, domine tout le sujet qu’elle compose. À trois pas de moi, elle plonge en un profond salut de cour, puis elle se redresse et s’évente, avec un éventail qu’elle n’a pas.

Ses mouvements dégagent le parfum dont elle s’inonde (six ou huit flacons par mois). Un sourire changeant passe légèrement sur sa figure, comme une eau limpide, mais diversement colorée, glisserait sur une plaque de verre. Tout à coup, l’eau ne glisse plus.

La force expressive du visage se concentre dans les yeux. La jeune fille me regarde « en coulisse », recule sur la pointe des pieds, puis, ayant