La sœur passe dans la cour du quartier. La fille est occupée à chanter.
— De la part de votre mère, dit la sœur.
L’envoi semble fournir un nouveau thème à sa chanson. Elle chante :
— Poison du regard ! Poison de la boî-oî-oî-te.
À pas dansants, elle gagne le milieu de la cour, et laisse tomber la boîte, délicatement, dans la fosse.
— A-t-elle mangé ses oranges ? demande la mère à la sœur qui revient.
— Elle les mangera, madame…
Celle-ci ne prend pas de détour. Son mari s’approche, elle le gifle.
Ce mari en a assez. À sa mine, il ne reviendra plus. Il part en disant : « Et puis zut ! »
— Et puis mange ! répond la donzelle.
Toutes les situations se présentent :
— Veux-tu revenir à la maison ? demandent ces gens à ce malade.
— Je suis bien là, vous ne m’aimez plus. Je préfère disparaître d’heure en heure.
— Tu es calme, tu vas mieux.
— Moi je vais mieux, c’est vous qui n’allez pas bien. Laissez-moi.