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CHEZ LES FOUS

de la houille blanche. Les neiges ont fondu, qu’elles s’écoulent suivant les fantaisies de la nature. Ce fou a pour habitude, chaque matin, de rédiger une affiche et de la coller à la porte 3 du couloir de la deuxième. Pourquoi la lacérer ?

— Alors, que vends-tu aujourd’hui, mon ami ? Du veau à six cent mille francs le kilogramme ? N’est-ce pas un peu cher ?

— C’est le prix, patron. À prendre ou à laisser.

Dide va aux fous, et n’attend pas que les fous aillent à lui. Celui-ci a la manie d’être joyeux. Dide éclaire sa figure d’un franc sourire, trempe sa voix dans un bain de gaîté :

— Allô ! Dario ! fait-il, bourrant amicalement l’épaule de l’homme heureux, tout est encore très beau, ce matin, n’est-ce pas, mon ami ?

— Tout roule sur des roulettes idéales, patron.

— Si ça roule ? Mais à merveille, vieux frère !

— Vieux frère ! va ! dit le malade, qui éclate de contentement.

Le jardinier bêchait en conscience. Soudain, il plante sa bêche en terre et le voilà contre le mur. Il le tâte de mouvements mécaniques. On dirait qu’il y trace des figures de géométrie.

Il serait d’une religion lui ordonnant ces gestes,