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CHEZ LES FOUS

est aveugle, cela ne doit pas lui mériter, à première vue, un coup de poing bien placé entre les deux yeux.

Dans la maison du docteur Dide la folie n’est pas considérée comme un crime.

On ne se dresse pas devant le pensionnaire pour lui dire : « Misérable ! Qu’as-tu fait ? Tu viens de perdre la raison ! »

On lui dit : « Bonjour, monsieur, vous voici chez vous. »

Les châtiments sont interdits.

Existent-ils en d’autres lieux ? Je vous crois ! Si je suis certain de ce que j’avance ? Tout à fait ! Laissons les « réflexes ». Un fou vous enfonce les ongles dans la chair, vous le repoussez sans douceur. Cela va ! Un grand mystique inoffensif tombe à genoux contre son lit, et, dans l’attitude des plus célèbres saints du calendrier, les bras en croix, ouvre son âme au Seigneur, cela est son droit de fou, qu’en entrant à l’asile il a honnêtement acquis.

La folie est justement de le forcer à se relever sous la botte. Priver cet autre de nourriture, parce qu’il ne fait que hurler, est une économie qui ne devrait pas se pratiquer. Déshabiller ce monsieur