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parent au bagne ce n’est pas gai. Ma famille, elle, n’a rien fait.

— Vous vous êtes converti ?

— Oui, j’ai reçu le baptême, il y a cinq ans.

— Je considère, reprit-il, qu’au point de vue humain, je suis sorti de la grande misère. J’espère pouvoir gagner deux francs cinquante par jour. Cela me suffira. À ma première paye, j’achèterai une chemise.

Je vis qu’il n’avait pas de chemise, ni de chaussettes.

— Quant à la vie intérieure, j’ai ce qu’il me faut.

— Vous ne pensez pas à la possibilité, un jour, de revenir en France ?

— En France, la vie serait impossible. Qui oserait me faire gagner deux francs cinquante par jour ? Je pense me refaire une existence ici.

— Vous marier, peut-être ?

— Joli cadeau à faire à une femme !

— Vous avez des projets ?

— Attendre la mort, proprement.

Il n’eut pas un mot de plainte, pas un mot d’espoir. Il me dit :

— Vous avez vu la procession avant-hier ? Vous feriez plaisir au Père Fabre si vous en parliez pour montrer la grande foi qui demeure ici.

Il me dit aussi :

— Oui, je suis un traître, mais… Ce n’est pas une excuse que je cherche, c’est une vérité que