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HESPEL-LE-CHACAL


Cet autre jour, comme je passais dans les couloirs — ces couloirs qui donnent la chair de poule — des locaux disciplinaires du camp de Cayenne, je vis, par l’une de ces rues de cachots, une pancarte qui, à la porte d’une cellule, portait en gros caractères, à l’encre rouge, ces trois mots : « À surveiller étroitement. »

— Qui est-ce ? demandai-je au délégué qui m’accompagnait.

Et le délégué, du sourire de l’homme qui en sait long :

— Ah ! c’est Hespel, l’ancien bourreau de bagne, une vieille célébrité.

— Pouvez-vous me faire ouvrir ?

— Volontiers.

Et le porte-clefs, un Arabe, fit jouer la lourde serrure, d’une poigne de fer.

Dans la cellule, guère plus grande qu’un cercueil, un homme venait de se dresser et, torse nu, mains dans le rang, regard résolu, il fixait l’apparition imprévue que j’étais.