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gutta). Il y en avait de quoi servir le monde entier pour l’éternité. Deux mesures auraient suffi pour conserver cette fortune : quelques postes dans les bois et un règlement pour la saignée. Elles furent prises… mais par les Hollandais. Alors, chez nous, pays de liberté, tous les nègres anglais des petites Antilles s’abattirent, de la Barbade, de Tobago, de Sainte-Lucie, de Grenade, de Saint-Martin, de la Trinité. Il n’y avait qu’à venir, à tout saccager et à repartir (en territoire anglais) fortune faite.

On ne saignait pas les arbres, on les coupait.

Si l’on coupait également, à défaut d’autre chose, la carrière d’administrateurs aussi brillants, ce serait un juste retour des choses.

Donc, Bourillon et Siretta, jeunes français d’audace, prévoyant l’heure prochaine du tout dernier balata, se disent : « Si l’on essayait du bali ? »

Le bali est presque le balata, mais son lait est impur. Si, par l’intervention d’un procédé chimique, on pouvait extraire les impuretés de ce lait, le bali vaudrait le balata. Et c’est pourquoi, ce matin, Siretta m’emmenait avec lui, non que je sois chimiste, mais il montait dans les bois.


AU FIL DE L’EAU


Arrivé au premier degrad (village au bord du fleuve), les trois Boschs du canot voulurent aborder.