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dans un cachot de la réclusion de Saint-Joseph, où le bavardage (seule infraction que j’appréhende à l’avenir) est impossible. Cette impossibilité est due à ce fait que les cachots de la réclusion ont de la résonance à cause des voûtes.

« Ainsi s’opérerait mon relèvement, quoique tardif. Combien de fois une minute d’aberration, sitôt déplorée, m’a causé des mois et des années de souffrances !

« Vous-même, chef d’une grande administration, vous élevant au-dessus des offenses d’un malheureux exacerbé par des misères sans nombre, lui avez maintes fois ouvert une éclaircie sur l’horizon.

« C’est pourquoi, dans ma détresse, je me tourne vers vous. Je ne puis plus avaler mon pain, les jours de pain sec. J’ai 1 m. 75 et je pèse 50 kilos. La misère physiologique se lit à travers mon corps. J’espère, malgré tout, arriver à subir les 150 jours de cachot qui me restent.

« Si, pour une raison majeure, vous ne pouviez ordonner mon transfert, j’ai la prescience, malgré mes bonnes résolutions, que mon amendement serait impossible. Une parole est si vite dite !

« Faites-moi mettre en réclusion, commandant, vous serez clément. »

— Clémence sinistre, dis-je.

— Oui. Cela vous frappe davantage parce que vous n’êtes pas habitué. Voyez-vous, le monde est fait de trois choses : le ciel, la terre et le bagne.