Page:Londres - Au bagne.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

me pria de m’occuper d’une demande qu’il avait faite pour reprendre son vrai nom.

— J’ai perdu la liberté, j’ai perdu la lumière, j’ai perdu mon nom !

— Ouvrez !

C’était un ancien jockey : Lioux.

— Je vous écrirai, dit-il. Mon affaire est trop longue. Je ne crois pas que vous vous occupiez de moi, mais quand on est à l’eau on se raccroche à toutes les herbes.

Dans ce cachot noir, il portait des lorgnons.

On repoussa la porte.

Il me semblait que j’étais dans un cimetière étrange et que j’allais déposer sinon des fleurs, mais un paquet de tabac sur chaque tombe.

— Ouvrez !

L’homme me fixa et ne dit rien.

— Avez-vous quelque chose à me dire ?

— Rien.

— Vous avez frappé, pourtant.

— Ce n’est pas à nous de dire, c’est à vous de voir. Et il s’immobilisa, les yeux baissés comme un mort debout. C’est un spectre sur fond noir qui me poursuit encore.


DIEUDONNÉ !


À la porte d’une cellule, un nom : Dieudonné.

— Il est ici ?