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cher du secours, puisqu’il y en a. Je nage. À cent mètres de la côte, je n’avance plus. Toujours cette sacrée barre ! J’essaie de la prendre de biais, puis de tous les côtés. Pas moyen. J’ai la sensation que je vais couler. Je reviens vers l’endroit où j’avais laissé le radeau.

Il n’y est plus !

Je cherche. Je nage mollement. Je fais la planche, les vagues me retournent. Je coule. Je n’ai plus la force de lutter, mes membres sont raides. Alors, volontairement, je ne lutte plus.

Je lève les bras, je bois tant que je peux pour abréger le supplice. Mes oreilles bourdonnent. Adieu, la Belle ! Et j’oublie tout.

Tout à coup, je sens l’air vif sur ma figure. La conscience me revient. Je respire, je nage. Je respire, j’appelle : « Jean-Marie ! Jean-Marie ! »

— Oôôôô ! par ici !

Une main forte me saisit et me jette sur le radeau. Acoupa a disparu.