Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le nègre s’en va.

— Accompagnez-le, dis-je.

Brinot, Deverrer, Menœil le suivent. Jean-Marie reste avec moi.

— On plaquera nos pas dans les vôtres, on vous retrouvera, dis-je.

Ils partent.

Nous déracinons des palétuviers.

Nous les poussons devant nous et nous avançons vers le tronc, dans la vase ;

L’eau le balance, mais ne le libère pas. Au contraire, il ne reste plus que les épaules et la tête, maintenant. Nous nous arrêtons. La vase nous a déjà happés tous les deux jusqu’à mi-cuisse. Nous avons peur.

— Venet ! Camarade !

La marée l’achève. Il n’y a bientôt plus qu’une tête. Et, quand la tête a disparu, il y a encore deux mains. Et nous voyons qu’il n’y a plus rien.

— Camarade ! Camarade !

Il n’y avait même plus de plainte pour nous répondre…