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duis partout. Je pourrais être professionnel, mais je jouis d’un plus gros succès dans mon rôle d’amateur.

— Mais qu’est-ce que cela signifie, être Unique ? demanda Edna. Je voudrais bien le savoir.

— Eh bien, répondit le galant Charley Welsh, je vais vous renseigner. L’Unique, c’est le sans rival, celui qui, mieux que quiconque, incarne un certain genre. Vous saisissez ?

Edna saisit à merveille.

— Pour concevoir une idée du travail, poursuivit-il, vous n’avez qu’à jeter les quinquets sur moi. Je suis l’Unique amateur universel. Aujourd’hui, je parodie le genre clochard. Il est plus dur de parodier que de jouer naturellement, mais ça, c’est du grand art. Vous comprenez ? Je m’attaque à n’importe quoi, au monologue juif, au chant, à la danse et au comique idiot. Dame, c’est moi Charley Welsh, l’Unique Charley Welsh !

Et tandis que le petit homme brun et la forte commère blonde gazouillaient sur la scène et que les autres professionnels attendaient leur tour, Charley Welsh prodiguait à Edna quantité de renseignements qu’elle emmagasinait à l’intention du Moniteur du Dimanche.

— Tra, la, la ! chantonna-t-il brusquement, voilà Son Excellence qui vous cherche. Vous venez en tête du programme. Ne vous tracassez pas pour le chahut quand vous entrerez en scène. Finissez votre numéro comme une grande fille qui n’a pas froid aux yeux.

À ce moment, Edna sentit sa vocation de journaliste l’abandonner, et un immense désir de se trouver à mille lieues de là l’envahit. Mais, tel un ogre prêt à la dévorer, le régisseur lui barrait la retraite.