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Un froufrou de jupes le fit regarder par-dessus son épaule. Une légère irritation se trahit sur son visage. Non pas que sa fille en fût cause : son agacement provenait plutôt d’une lettre qu’il tenait devant lui, sur son bureau.

— Quel est donc, encore une fois, ce nom étranger ? demanda-t-elle. Jamais je n’arriverai à me le rappeler. Tiens, j’apporte un bloc-notes pour l’inscrire.

Elle s’exprimait avec lenteur. C’était une grande jeune fille, aux formes harmonieuses, au teint clair. Dans le ton de sa voix et la douceur de ses manières, on devinait qu’elle avait reçu une éducation où dominaient l’ordre et la pondération.

Frédéric Travers examina avec soin la signature d’une des deux lettres : Bronislawa Plaskoweitzkoia Travers, lut-il ; puis il épela, lettre par lettre, la première partie, plus difficile, tandis que sa fille la relevait sur son papier.

— Écoute-moi Mary, ajouta-t-il. Souviens-toi que ton oncle Tom a toujours été un hurluberlu. Il faudra donc que tu montres quelque indulgence envers sa fille. Son nom est… plutôt… déconcertant. Voilà des années que je n’ai vu Tom… Quant à elle…

Un haussement d’épaules traduisit ses appréhensions. Il fit un effort pour sourire.